La surveillance, un pilier dans la prévention et le contrôle des maladies
Ouagadougou – La surveillance est un élément central à la lutte contre les maladies. Elle permet de sauvegarder la santé des populations en détectant les événements ou les menaces pour la santé publique et d’y répondre à temps.
Les avantages d’une bonne surveillance sont notables. Elle permet d’obtenir les données essentielles afin de répondre aux besoins sanitaires et d'améliorer la capacité des cliniciens à effectuer des diagnostics. En termes de santé publique, la mise en évidence précoce d’un phénomène enclenche une riposte rapide, et évite par conséquent une large propagation des maladies.
Dans le but de renforcer la surveillance et le contrôle des maladies au Burkina Faso, le Ministère de la Santé, appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a organisé des sessions de renforcement des capacités des acteurs engagés dans le processus de Surveillance Intégrée des Maladies et de la Riposte (SIMR). Cette approche permet de détecter à temps les maladies et de déclencher une stratégie de riposte.
Pour Dr Emmanuel Seini, le Directeur Général de la Santé Publique, ces formations viennent à point nommé. « La surveillance a une place fondamentale dans le dispositif de prise en charge et de contrôle des maladies. Elle fait partie des soins préventifs que nous prodiguons à la communauté. La formation est la base pour assurer une surveillance efficace », a-t-il soutenu.
La formation s’est appuyée sur la 3ème édition du guide de Surveillance intégrée des maladies et de la riposte (SIMR) de 2019, qui prend en compte de nouvelles maladies telles que la maladie à virus Ebola, la Fièvre de Lassa, la Fièvre de la Vallée de Rift. Les séances ont eu lieu en mars et avril 2022 et ont permis de former 200 acteurs intervenant à tous les niveaux.
La mise en œuvre de la 3ème édition de la SIMR intervient dans un contexte marqué par une crise humanitaire sans précédent avec plus d’un million et demi de déplacés internes vivant dans des conditions qui augmentent le risque d’émergence ou de propagation de maladies, notamment celles à potentiel épidémique. La pandémie de COVID-19 en est une illustration, ayant conduit à une meilleure appropriation du guide.
Dr Lassina Traoré est médecin dans la Région sanitaire de l’Est, au district sanitaire Manni situé à 233 km de Ouagadougou. La surveillance des maladies étant primordiale dans ses fonctions, il a accueilli avec une grande joie l’opportunité de renforcer ses capacités de manière formelle. « Avant, il fallait se référer aux autres collègues ou consulter une ancienne version du guide SIMR pour les cas liés à la surveillance », indique-t-il, ajoutant qu’avec cette formation, il est plus aguerri pour contribuer à la prévention et à la surveillance des maladies.
« J’œuvre dans la surveillance épidémiologique depuis cinq ans et on peut dire que je me suis presqu’auto-formé. Bien sûr j’avais reçu un briefing sur les activités de surveillance mais la majeure partie de mon expérience sur le sujet a été acquise sur le terrain. Cette formation me permet de formaliser, d’actualiser mes connaissances, d’être plus méthodique, de suivre le circuit normal de la surveillance », explique Dr Traoré.
Au Burkina Faso, l’OMS appuie tous les domaines liés à la prévention et à la riposte aux maladies. L’organisation est notamment un partenaire majeur dans le renforcement de la surveillance épidémiologique. « La surveillance est un pilier essentiel pour l’accès universel aux soins et l’amélioration de la santé et du bien-être des populations, qui sont aussi des priorités de l’OMS. Lors de cette formation, il est important de noter que la surveillance à base communautaire a été intégrée et le lien a été fait entre le guide SIMR et le Règlement Sanitaire International », relève Dr Sonia Ouédraogo, chargée des urgences au bureau de l’OMS au Burkina.
Le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la SIMR a été possible grâce à l’appui du Canada et de la France, à travers des projets axés sur le renforcement du système de santé publique dans un contexte de pandémie.
Pour Dr Traoré, cet appui fait toute une différence. Fort de ses nouvelles connaissances, il pourra former d’autres acteurs. « Je vais encadrer d’autres agents afin de leur permettre d’avoir des compétences solides sur la surveillance. Nous sommes maintenant bien outillés sur la surveillance épidémiologique et donc plus aptes à protéger nos populations », conclut-il.
OMS Burkina Faso
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Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
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